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Les élèves de troisième au camp Joffre, dit « camp de Rivesaltes »

Les élèves de 2 classes de troisième de Ste Thérèse ont passé une journée au  Mémorial du camp de Rivesaltes. Cette sortie éducative était organisée par leurs professeurs d’Histoire et de Technologie dans le cadre des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI). Le thème général était : « N'oubliez pas ! » ou La mémoire contre l’oubli.

Tout a commencé par une visite guidée des extérieurs : glaçante au sens propre comme au sens figuré. Nous sommes sur une vaste plaine balayée par le vent …et ce jour-là le vent était au rendez-vous.

Nous avons revécu les années difficiles de l'Europe durant la Seconde Guerre Mondiale, puis la période de la Guerre d'Algérie et ses conséquences.

Il n'est pas difficile de s'imaginer en cheminant le long des bâtiments restants les conditions de vie de ces « internés », de « ses indésirables »,

En effet ce camp construit en 1939 n'avait initialement qu'une fonction militaire, mais celle-ci évolua vers « lieu d’hébergement » dès 1941 pour les Républicains espagnols de la Retirada, les Juifs étrangers et les Tziganes considérés comme étrangers « potentiellement dangereux »  Puis il fut un terrible « centre de rassemblement des Juifs français », sorte de centre de tri avant leur déportation vers Auschwitz en 1942. On le surnomma alors « le petit Drancy ». A partir de 1962, un nombre important de Harkis furent enfermés au camp de Rivesaltes entre 1962 et 1964.

Ce sont les facettes sombres de notre Histoire, souvent tues que l'on peut découvrir dans ce lieu. De nombreux habitants de la région ont longtemps ignoré la réelle  utilisation de ce camp.

La journée s’est complétée par des ateliers pédagogiques autour du thème « Exclusion et enfermement » et par la visite du Mémorial. Les élèves se sont trouvés confrontés, au fil des ateliers, à des éléments (documents d’archives, extraits de témoignages,  …)  faisant référence à des périodes spécifiques d’occupation du camp de Rivesaltes et aux différentes formes et modalités d’exclusion et d’enfermement qui s'y sont opérées.  Un moment d’intense émotion pour les élèves et les accompagnateurs dès l'entrée du bâtiment : un long couloir sans fenêtre puis une salle sombre et silencieuse remarquablement documentée par des panneaux, films et documents d'époque relatant la vie et la souffrance des réfugiés. Le Mémorial ne propose aucune vue de l'extérieur puisqu'il est enterré. Mais il offre un magnifique voyage dans le temps.

Les élèves, impressionnés parfois même bouleversés ont pu mieux comprendre, et surtout  mieux ressentir ce qui s’est passé il n’y a pas si longtemps dans l’Histoire. Les témoignages,  les documents et les reportages sont poignants.

Le professeur responsable de la sortie précise alors « qu'avec le temps qui passe, nous avons tendance à oublier... mais cet endroit est plus qu'un musée ou un mémorial c'est un lieu qui nous oblige à réfléchir en ces temps où nous avons comme l'impression que l'histoire se répète. »

Le travail se poursuivra au collège par la réalisation d'une exposition photo destinée aux autres élèves de 3° du collège. Un moyen de transmettre ce qu'ils ont vécu car il s’agit de fournir à ces jeunes les outils tirés du passé, qui leur permettront de comprendre la société dans laquelle ils vivent et de faire des choix responsables s’ils sont un jour confrontés à des situations similaires.